Dust Reconstruction
Kasper T. Toeplitz

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Architecture de Ruines

Reconstruction d'une architecture compositionnelle par un/des ensemble(s) incluant largement l'emploi d'un instrumentarium  électronique/informatique

une commande de RADIO-FRANCE, création au GRM (maison de Radio-France), le 12 Mai 2007

 

Partant d'enregistrements instrumentaux  composés (par moi-même – il ne s'agit donc pas d'"objets" acoustiques mais déjà d'une orientation de pensée), écriture réalisée hors  de la question de sa possible réalisation "live" – utilisant par exemple une microtonalité précise et très fine, des "scordaturas" changeantes dans le cours d'une même phrase, des préparations d'instruments à vent (allongement de la colonne d'air…), utilisation uniquement de sons transformés, sans garder le son acoustique (sons percussifs sans attaque…) -  je me propose de re-composer –  à partir de ce matériau - une structure  musicale qui devra être interprétée par un petit ensemble mêlant instruments acoustiques (mais amplifiés) et jeu instrumental sur ordinateurs.

__Les enregistrements, toujours en multipistes, chaque instrument  sur une piste séparée, seront faits pour partie  à Radio-France (notamment les cordes), et pour partie (instrument électriques, anches, percussions) dans le studio de Sleaze Art. C'est également là (et au GRM) que seront crées les sons électroniques "purs" – sons de synthèse. Celle-ci sera autant digitale qu'analogique.

___A partir de ces éléments – essentiellement considérés comme "matériau de pensée" - je compte écrire une structure musicale, une macro-composition,  qui n'est pas une pièce acousmatique - il ne s'agit pas d'agencer les sons obtenus en une structure fixe – mais bien une structure destinée à être jouée par un petit ensemble (3 ou 4 musiciens) pouvant incorporer certains des sons préexistants soit sous forme audible (échantillons ou fichiers-son) soit sous forme sous-jacente (sons servant à une modulation en anneau – "porteuse" –, partie "muette" d'une convolution en temps réel) modifiant le son créé en direct.

La structure résultante, destinée au concert, sera d'une durée d'environ 30 à 40  minutes

___Pour _chaque_ reprise de la pièce (reconstruction) soit une formation différente (d'autres musiciens) soit, dans le cas des mêmes musiciens,  une micro-composition légèrement différente, d'autres choix possibles (remplacer le saxophone basse par la clarinette; ou dans une partie instrumentale polyphonique dont certaines des voix sont jouées par l'ordinateur, "échanger" une des parties entre le jeu  réel et la synthèse temps réel; ou changer de procédé de synthèse en changeant les paramètres de waveshaping, ou de la granularisation, par exemple)  mais en gardant la structure toujours identique.

La création, et la 1ere écriture, seront faites pour le trio composé de:

Kasper T Toeplitz (BassComputer, basse électrique, ordinateur)

 

Ulrich Krieger (anches : sax basse, clarinette basse & sax soprano, et ordinateur)
http://www.ulrich-krieger.de/

 

Stevie Wishart (violon, vielle à  roue et ordinateur)
http://www.blacksun.com/Biographies/Wishart.htm
http://www.hyperion-records.co.uk/artist_page.asp?name=wishart
http://laudanum.net/ut/biog/wishart.shtml

 

La visée ici est, dans une composition bâtie non pas sur des données habituelles de hauteurs et de rythmes, voire mélodie ou "traits", mais sur des distributions d'énergies, de masses ou nuages, ainsi que sur des indications pour lesquelles il n'y a pas, aujourd'hui de signes (ni parfois  de vocabulaire) adéquat, de concevoir une façon d'interpréter la musique proposée qui en préserve le coté écrit (toute réalisation  est sans conteste la réalisation de la même partition) mais sans pour autant être figée (le jeu est vraiment  jeu, non pas une suite de déclanchements de modules pré-determinés, séquencés, enregistrés); en prise sur le moment même – une interprétation, une re-création. 
Autant les critères du "juste" et du "faux" sont très clairs dans une musique pensée en termes de hauteurs – sans parler de "fausse note" une interprétation "juste" (même si différente) est clairement identifiée, qu'en est-il d'une musique qui doive être écrite (donc pensée et donnée) différemment?
Puisqu'il n'existe pas de terminologie pour définir précisément la densité d'un nuage sonore, la "dureté" des grains d'une synthèse granulaire, ou encore la texture d'un bruit blanc,  comment définir le but visé?

_longtemps le seul moyen (et aussi le seul possible techniquement) a été de donner à entendre une œuvre fixée (sur bande, sur support).  Dans les musique "mixtes" la partie fixée tient lieu de guide inflexible (s'il n'y a pas de partition solfégique). Mais en l'absence de partie fixée, autrement que par le métalangage de la partition non-solfégique, qu'est ce qui définit une composition  ???
Sans doute les notions de temps, de proportions, d'énergies et de visée.