Trans_Niagara

Jonathan Schatz - Chorégraphie / Kasper T. Toeplitz - Composition

TRANS_NIAGARA est une expérience centrée sur les relations qui peuvent exister entre la musique et la danse.
C’est un processus d’excès, d’exaltation, une expression du vertige qui tend à faire vaciller nos perceptions et celles des spectateurs au bord du vide.
Il est envisagé comme un rituel de communion ou le corps sonore et le corps physique diffusent, s’organisent et communiquent à l’intérieur d’une composition de musique électronique et d’un système d’improvisation sous contraintes pour la danse.
Nous nous mêlons, nous laissons les densités, les flux s’animer puis nous les assemblons, les dynamisons.
Autrement dit, nous tentons de traiter une nécessité intérieure et relationnelle dans le temps présent.
Nous souhaitons éprouver la durée comme une matière qui nous incite à être dans l’instant d’une fulgurance toujours recommencée, être présence dans l’instantanéité de l’acte.
La composition musicale et envisagée sans début ni fin c’est une poussée d'énergie brute, un flot soudain de bruits, implacable. L'ordinateur et l'iPhone sont joués comme des instruments à part entière, en synthèse temps-réel et tension constante, jusqu’à la rupture.
Ma démarche d’écriture chorégraphique en temps réel s’élabore à partir de contraintes de résistances, de poussées et d’oppositions qui sculptent la matière corporelle.
C’est une technique énergétique évolutive, un processus dynamique, volontaire et attentif d’hypertension, de contractions internes, de compression des chairs.
Cette conduite du régime des tensions ainsi qu’une maîtrise de l’apnée et de l’essoufflement invite le corps à des dilatations, des décontractions et des affaissements.
Le corps mû dans ce bouillonnement hyperactif se trouve emmené au seuil de ses limites.
La dépense permanente d’énergie, la sur stimulation sensorielle et l’accroissement de l’intensité dans la durée, mènent à un épuisement profond, une désorientation, une désorganisation temporaire.
Il s’agit d’une auto excitation particulière, puisqu’elle met en œuvre à la fois la respiration, la chair et le squelette dans des mouvements poussés à leurs extrêmes consommations.
Le corps déploie alors ses propres entraves, les fait éclater. Il se trouve mobilisé par une vague irrépressible, une secousse profonde, surgit alors un état inattendu dû au relâchement progressif du contrôle.
Cette démarche me permet de dissoudre mes projections mentales, d’être investi de l’inconnu, de fuir l’uniformité et de révéler l’informe.
Ce travail à donc pour but d’amener le surgissement de cette transformation jusqu’au spectateur, en l’invitant à éprouver par le biais d’une imprégnation perceptive, cet évènement dans l’immédiateté de son émergence.

 

le dossier pdf du projet
la conduite de la musique

 

 

 

les 11 et 12 juin 2011, on a joué Trans_Niagara à Porto (Portugal) durant le Wildfestival